Journal – 3 (13/01/2024)

Longtemps je me suis levé à 7 h 12. Mais, là, non, il est 7 h 15, il gèle, janvier est un mois d’hiver, c’est normal. Que janvier soit un mois d’hiver et qu’il gèle. Les deux.

Comme je le laissais entendre dans le Journal 1 à propos du latin, il faut aussi apprendre le grec. 

Parce que pornographie est composé de deux mots grecs. Porneia, prostitution, ( le nom est dérivé du verbe pernèmi, vendre – les prostituées sont d’abord des esclaves qu’on vend)  et graphè, écriture.

Pourquoi pornographie ?

Parce que Le Monde propose dans le supplément de ce samedi une double page. A gauche « Et si nous laissions nos enfants nous réenchanter ? », à droite « Ces femmes qui regardent du porno ». Curieuse mise en page qui incite à trouver un rapport…  Pardon ?… Non, non, je ne vous suivrai pas, inutile d’insister…. entre les deux. Cela dit je n’ai rien contre le réenchantement par les enfants – page de gauche.

Il y a dans la page de droite cette question de Christelle « Pourquoi je trouve ça excitant de voir une femme soumise, alors que je m’y oppose dans toutes les sphères de ma vie ? »  à laquelle répond, pardon « rebondit » (on rebondit beaucoup dans les dialogues actuels ) la sexologue Milène Leroy : « Mais le fantasme n’appartient pas au réel ! »

Est-ce que les fantasmes du sujet, s’il s’agit de cela, n’appartiennent pas à son réel ? C’est peut-être la question du passage à l’acte, de l’expérimentation qui est ainsi évoquée.

Je conseille d’écouter sur France Culture, dans l’émission « Avec philosophie » de Géraldine Muhlmann, le dialogue du mercredi 10 janvier concernant la perversion, qui, si l’on écoute ce qu’en dit Freud, n’est pas exactement ce qu’on croit. Ce qu’il en dit est très intéressant, surtout pour ceux qui se rappellent la tétée au sein de leur maman – oui, il faut remonter assez loin –  ou celles qui se rappellent leur enfant tétant leur sein (là, c’est plus accessible).

Ah… Philosophie vient de deux mots grecs, philos, ami / philè, amitié et sophia, sagesse.

Quant à psychanalyse (cf. Freud), il est lui aussi le produit de deux mots grecs ; psuchè (le souffle, l’âme, la vie – le « u » grec, appelé upsilon, a donné « y ») et analuô (délier, examiner en détails, résoudre – vous savez maintenant pourquoi le verbe a donné analyse, avec un -y).

Dans la page du réenchantement, à droite, le récit d’une journaliste de son Noël à Londres plus précisément de ce que lui a appris la représentation théâtrale de Mon voisin Totoro, adaptée du film de Myazaki, à laquelle elle a assisté avec ses enfants. Elle y a découvert le plaisir de laisser les enfants explorer le monde.  Et elle conclut « Pour cette nouvelle année, je forme ainsi le vœu que nous laissions courir nos enfants courir pieds nus dans la forêt [une séquence qui l’a émue]. En 2024, je nous souhaite à tous de goûter le monde. »  

Si j’approuve l’idée, l’article lui-même… comment dire… cette façon de parler du Noël à Londres… sa vive incitation à la formule d’échange d’appartements… Hum…. Est-ce « goûter le monde » ne serait pas inspiré par un goûter chez Harrods ?

Je me demande quand même si je n’ai pas mauvais esprit. Parfois.   

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