« Le site d’investigation « Correctiv » a révélé que des cadres d’Alternative pour l’Allemagne se sont réunis avec des représentants de la mouvance néonazie pour envisager des « lois sur mesure » poussant les « citoyens allemands non assimilés » à partir vers l’Afrique du Nord. » (Le Monde – 11/01/2024)
Ma contribution :
Certaines contributions révèlent la gravité de la situation, pas seulement allemande, par leurs justifications de ce projet de « remigration », en ce sens qu’elles occultent – de bonne ou mauvaise foi – l’idéologie bien connue qui sous-tend ce type de plan, celle du bouc-émissaire. La notion « mal assimilé » qui ouvre la voie à tous les prétextes d’expulsion (pour commencer) est du même ordre que celles des dictatures (Russie, Iran…) qui invoquent la sécurité, l’ordre, la patrie etc. pour éliminer. Le nazisme n’a pas procédé autrement, pour qui les juifs n’étaient pas assimilés pour la raison évidente que le juif n’est pas assimilable. Sa proposition de Madagascar n’était qu’un trompe-l’œil pour détourner l’attention de l’objectif réel et fournir un dérivatif d’arguties à ceux qui confondent la pensée avec la peur.
Ma réponse à la contribution sous pseudo « Dans la migration, des gens viennent chez nous contre la volonté des autochtones. Dans la remigration ils repartent sous la volonté des mêmes autochtones. C’est bien. »
Ce type de raisonnement, dont la nature artificielle et fallacieuse a été mise en évidence par Socrate, Platon, Spinoza, Rabelais, Montaigne, Voltaire, Diderot etc., s’appelle un sophisme. Il est de l’ordre du syllogisme : la volonté de l’autochtone est le critère, or l’émigré vient sans la volonté de l’autochtone, donc il est normal que l’autochtone le renvoie.
Ainsi : les Italiens, les Polonais sont, en leur temps, venus chez l’autochtone français contre sa volonté (d’où « macaroni », et « polak ») et l’autochtone français a donc renvoyé chez eux Modigliani et Kopa, entre autres, comme tout le monde le sait, pour que la France reste la France.
Ce discours enveloppe aussi les juifs dans sa belle rigueur formelle.
Questions subsidiaires :
C’est quoi, exactement la « volonté » de l’autochtone ?
Et à partir de combien de quartiers d’ascendance d’autochtones est-on autochtone ?