Un article du Monde du 30/12/2023 explique que la pétition de soutien à G. Depardieu a été lancée par un comédien proche des « Identitaires », qui intervient sur les chaînes de Vincent Bolloré et qui a soutenu la campagne d’E. Zemmour. Cette pétition a été signée par une cinquantaine de personnalités du cinéma, du théâtre et de l’opéra plus ou moins informées des orientations idéologiques de son initiateur.
L’article précise qu’il déplore le mépris visant Renaud Camus (théoricien du « Grand remplacement ») qu’il met sur le compte du wokisme et de la déconstruction.
Comme pour la loi sur l’immigration, l’essentiel de la pétition est moins dans les contenus que dans « l’esprit » qui permet l’une et l’autre, autrement dit, dans l’objet caché derrière les affiches « immigration » et « Depardieu ».
Pour l’immigration, (cf. les articles des 19 et 20 décembre) l’objet est «l’autre » en tant que responsable des maux.
Pour G. Depardieu, il s’agit des levées d’interdits dénoncés comme des expressions d’une problématique désormais obsolète et que ses détracteurs appellent « wokisme » pour se dispenser d’en préciser l’objet.
L’acteur – défendu par E. Macron – qui ne cache pas sa sympathie pour V. Poutine, Kim Yong-Un… apparaît comme celui qui s’est libéré des « tabous » de cette problématique, notamment dans son rapport aux femmes, à la sexualité par, au moins, un discours provocateur, vulgaire et obscène que son statut de star peut rendre tolérable comme celui d’un grand enfant.
Cette problématique – celle du « commun » identifié à socialisme/communisme – est rejetée depuis le fiasco de l’expérience soviétique à la fin des années 80, par une part croissante de l’opinion orpheline d’une définition autre de ce « commun ».
Le désarroi planétaire se réfugie par défaut dans l’idéologie identitaire, individualiste d’extrême-droite dont les « coups » d’autant plus insidieux qu’ils touchent désormais à l’ensemble des domaines de la vie sociale et qu’ils se parent de l’illusion de la liberté.