« Un concert « néonazi » dont les organisateurs font « la promotion de musique néonazie » a eu lieu mardi 14 novembre au soir dans un restaurant près de Lyon malgré deux arrêtés d’interdictions, a annoncé la préfecture de l’Isère dimanche. Le concert, baptisé « Rock antiwokisme » s’est déroulé à Saint-Quentin-Fallavier, à une demi-heure au sud-est de Lyon, dans le nord de l’Isère. (…) D’après Le Dauphiné Libéré, de 200 à 300 personnes ont assisté à cet événement dans un restaurant loué pour des soirées privées le week-end. Le gérant de l’établissement a assuré au journal avoir été « piégé » et a condamné « dans le contenu, la forme ou la fréquentation » le concert. » (Le Monde – 20/11/2023)
Quelques contributions :
« Interdiction par la préfecture ? Et alors ? Cela fait longtemps que l’État n’a plus aucune autorité. Il suffit de compter le nombre de manifestations interdites et qui se déroulent malgré cela. En plus, certains élus y participent. Et ils considèrent que la France devient une dictature quand le Préfet interdit une manifestation. »
« Je suis rassurée. À la lecture du titre j’imaginais un concert avec plusieurs milliers de personnes. A ce stade, on est plutôt dans le fait divers. Je pense qu’il y a eu de tout temps des personnes qui ont nourri ce type d’idéologie. Et il y en aura toujours. »
« Qu’est-ce que de la musique néo-nazis ? Avez-vous des exemples de paroles de chansons chantées durant l’événement qui seraient négationnistes ou feraient l’apologie du nazisme ? Le qualificatif de néo-nazis ne tient t’il pas uniquement au fait que l’événement se déclare « anti-wokiste ? »Moi je n’affirme rien, en revanche je pose des questions auxquelles l’article ne répond absolument pas. »
« Il y a des musiques interdites en France ? Si je les écoutes il se passe quoi ? je commet une infraction ? »
Ma contribution :
Le problème essentiel n’est pas l’interdiction, ni même le contenu, mais la possibilité de la convergence de 200 personnes dans ce lieu distant des grandes agglomérations pour une manifestation organisée par des promoteurs de musique néonazie, comme ils se définissent. Qu’une telle attirance – qui n’a pas à voir avec une analyse du rapport musique-nazisme – pour une telle idéologie puisse prendre, 80 ans après le massacre mondial initié par cette idéologie du culte de la mort, une dimension festive est significatif d’une pathologie collective désormais installée : la musique n’est pas ce qui convainc mais ce qui accompagne pour célébrer. L’argument du « wokisme » – qui revendique le mot sinon ceux qui le dénoncent ? – n’est que le prétexte invoqué pour refuser de voir ce qui en a produit l’esprit et dont les démesures ne sont que l’écho des démesures historiques qui s’appellent racisme, xénophobie, antisémitisme, sexisme, machisme et qui sont des constituants du nazisme.