IVG et Constitution

« Emmanuel Macron a annoncé vouloir inscrire la « liberté » des femmes à recourir à une interruption volontaire de grossesse dans la Constitution française d’ici au premier trimestre 2024. » (Le Monde du 01/11/2023)

Ma contribution :

Cette proposition est inadéquate et insuffisante : inadéquate, en ce sens qu’une IVG – quand elle n’est pas thérapeutique –  est la réponse à un échec (contraception) et qu’elle est une destruction, ce qui n’est pas cohérent relativement à la nature de ce qui « constitue » ; insuffisante, en ce sens qu’elle devrait s’inscrire dans « le droit de disposer de soi », ce qui implique le droit de disposer de son corps et de sa vie ainsi que de l’assistance à l’exercice de ce droit positif qui recouvre à la fois l’IVG et l’aide à mourir, entre autres. Ce qui fait obstacle à la reconnaissance de ce droit est la croyance ancienne, enfouie, plus ou moins explicite aujourd’hui,  que sa vie n’appartient pas à l’individu mais à Dieu. 

Réponse de « Irréaliste »

« Droit à disposer de soi ? En l’occurrence ici il s’agit de disposer d’une vie à venir ou déjà reconnue. Les dates autorisées d’IVG varient selon les pays. Preuve que cette notion de début de vie est encore floue. Dans beaucoup de cas, l’IVG témoigne d’un échec . Quant à la faculté des femmes de disposer de leur corps , je suis pour dans la limite du respect d’ autrui. L ‘avortement confort (on ne veut pas d’enfant immédiatement mais plus tard) existe. Il n’a pas à être gravé dans la constitution. »

Ma réponse :

Qui décide de ce qu’est une vie sociale – c’est bien de cela qu’il s’agit – sinon l’homme et de manière forcément contingente ? L’embryon et le fœtus sont vivants, comme sont vivants les spermatozoïdes et l’ovule dont la contraception vise à interdire la rencontre. Les anti-IVG invoquant les battements de cœur du fœtus utilisent donc un argument erroné, comme le serait celui qui, au même motif, refuserait une transplantation. Est-ce que j’ai le droit ou non de disposer librement (ce qui implique un savoir enseigné) de qui je suis – mon corps et mon esprit ?  Telle est la question essentielle. Le reste n’est qu’adaptations.

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