La Belgique et les extrémismes

Sous le titre « En Belgique, plusieurs écoles incendiées après une campagne d’extrémistes religieux contre l’éducation sexuelle », Le Monde (18.09.2023), sous une photo représentant des femmes voilées dont une, au premier plan, brandit une pancarte sur laquelle est inscrit : « Pas de la sexualité avant la puberté ». publie un article précédé de cette précision : « Le saccage des établissements s’est produit alors que le programme de cours consacrés à la vie affective, voté par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est l’objet d’attaques de groupes musulmans et catholiques intégristes, rejoints par des complotistes. »

Ma contribution :

« Pas de la sexualité avant la puberté » est le signe d’une misère, intellectuelle, culturelle, équivalente à un « pas de pensée avant 7 ans ». Qu’a vécu cette femme qui la conduise à une telle absurdité ? Même question pour les catholiques intégristes, les complotistes et ceux qui s’obstinent à mettre la focale sur le seul islam. Autrement dit, de quelles carences souffrent-ils ?

Intervention de François A

« Et en plus les cours sont a partir de 12 ans, donc en plein dans la puberté. La dérive religieuse extrémiste est très inquiétante, surtout accompagnée de saccages d’école. On touche les fondements de l’état de droit. »

Ma réponse :

C’est à mon sens un des signes du désarroi planétaire produit par la mort de l’utopie d’alternance (paradis d’ici-bas des lendemains qui chantent – fin des années 80) et l’obsolescence du paradis de compensation de l’au-delà. C’est à cette époque que sont apparus au niveau international les actes de désespérance qu’on appelle « terrorisme » (une étiquette qui crée l’illusion d’une explication) et qu’a commencé le (re) développement de l’idéologie d’extrême-droite, expression électorale (faussement politique) de la pathologie collective. La construction d’une issue suppose que nous commencions par définir ce qui constitue le « commun » propre à l’humanité et que l’analyse marxiste a limité au partage de l’objet. D’où le fiasco.

Intervention de Chloé :

« Cette femme est pour moi simplement ignorante. Il faut savoir que la sexualité et tout ce qui s’y rattache est taboue dans certains milieux traditionnels. Pire, on l’assimile parfois à quelque chose de sale. Oui. Cette femme veut perpétuer la manière dont elle a sûrement été élevée, des carcans rigides et taiseux, du moins pour tout ce qui concerne le sexe. »

Ma réponse

Je partage votre analyse, avec une nuance pour le « simplement ignorante » en ce sens où elle « sait » que la sexualité ne commence pas à la puberté. Comme ceux qui sont séduits par l’idéologie d’extrême-droite « savent » que l’expulsion et la fermeture des frontières ne constituent pas la réponse adéquate à la question migratoire. Il y a, derrière les slogans de la bêtise et du simplisme, les peurs et l’angoisse existentielle, exploitables et exploitées par ceux (le pluriel grammatical contient le féminin – celleszéceux m’insupporte) qui, pour des raison de carence analogue, y trouvent un intérêt morbide.

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