Espagne

« Les résultats ont finalement fait mentir ces prévisions, et la mobilisation des Espagnols pour faire barrage à l’extrême droite a été accueillie avec soulagement à Bruxelles, à moins d’un an des élections européennes. Vox a perdu trois points (12 % des voix) et dix-neuf des cinquante-deux sièges qu’il avait obtenus au Parlement, en 2019. Le PP et Vox n’ont pas obtenu suffisamment de députés pour former une majorité et gouverner. Quant au chef du gouvernement, Pedro Sanchez, il a montré une nouvelle fois sa capacité de résistance. » ( Le Monde – 25/07/2023)

Ma contribution :

La résistance espagnole à la pathologie qui produit l’idéologie d’extrême-droite a sans doute à voir plus avec la guerre civile qu’avec la dictature franquiste elle-même, éteinte en 1975 : d’où la différence avec l’Italie. La guerre civile est une expérimentation à la fois réelle et symbolique de la mort « de soi » encore vivace dans la mémoire collective sollicitée par la campagne électorale de la gauche.  Le relatif recul de Vox et le rejet apparent de l’alliance avec le PPE sont un leurre de victoire. Ce qui est en jeu à l’issue de ces élections, est moins une paralysie politique que l’accroissement de l’incertitude de type existentiel – comme sur l’ensemble de la planète – à l’origine du développement des peurs, de l’angoisse et de l’idéologie d’extrême-droite qui en est l’expression passionnelle électorale.

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